dimanche 1 janvier 2012

le butô, danse contemporaine (Clélia Valin-Guénégo)

La contrainte de cette séance est de «travailler par l'intermédiaire de Wikipedia» ; afin de découvrir de nouveaux univers, j'ai décidé de travailler avec les « passerelles » du site et j'ai découvert le butô, danse contemporaine japonaise.

Né dans les années 1960, le butô – littéralement la « danse du pas » - fait suite à la deuxième guerre mondiale et aux catastrophes de Nagasaki et Hiroshima. En 1959, Tatsumi Hijikata créée la première chorégraphie dite butô : Kinjiki est une performance radicale où la scène est totalement nue et la musique inexistante. Cela dure dix minutes, et aborde des sujets universels de manière lente, poétique, ainsi qu'avec une certaine nudité. De plus, la plupart du temps, les interprètes sont « peint » en blanc et ont le crâne rasé, mais de puis les années 1990 les artistes se permettent plus d'inventivité et de liberté. Car il ne faut pas oublier que le butô, imprégné de bouddhisme et de shintô, a pour but de nous faire avancer spirituellement, de trouver sa place dans le cosmos, et de communiquer avec les ténèbres, les morts, mais également avec la vie et la terre.

Cet art a pu progresser grâce à quelques protagonistes dont je vais faire une brève description (de leurs vie et idéologie). La personne la plus importante est, pour beaucoup, Tatsumi Hijikata (de son vrai nom Kunio Yoneyama) car il est considéré comme le précurseur du butô. Ce danseur-chorégraphe est le premier à avoir publiquement rejeté les codes de la danse japonaise afin de proposer un « voyage intérieur » à travers notre sensibilité et l'origine des mouvements corporels qui créent une désarticulation du corps et de l'esprit ; cela est le début d'une réflexion. Tatsumi Hijikata fût aidé par le danseur-chorégraphe Kazuo Ôno qui est également un membre fondateur du mouvement. Kazuo Ôno se travestissait régulièrement afin de personnifier une créature fragile et apeurée, dont l'apparence féminine était la base. La majeure partie de sa carrière eût pour but d'exceller cette personnification. De son côté, le danseur Masaki Iwana ne fût pas un précurseur du butô mais l'un de ses interprètes le plus doué et le plus reconnu. Dès 1975, il se produit en solo, puis en 1979 il décide de danser nu afin de transformer son corps en objet esthétique. Ensuite il travaillera sur un concept proprement butô : l'ombre et la lumière. D'autres danseurs ont interprétés des danses dîtes butô, tels Ushio Amagatsu ou Carlotta Ikeda (pour ne citer que les plus connus), mais aujourd'hui le concept d'opposition du butô n'est plus réellement revendiqué, c'est devenu un concept « corporel » repris par les chorégraphes occidentaux qui oublient la réflexion liée au mouvement.

Le butô est donc une danse contemporaine qui contestait initialement les traditions et la mollesse idéologique de la danse japonaise par le biais d'une déstructuration du corps, d'une lenteur et d'une poésie liés à l'élévation de l'esprit. Aujourd'hui le butô est une manière de bouger, de danser en vogue chez les chorégraphes occidentaux, mais le fond, la réflexion n'existe plus que chez certains « puristes » japonais.

Afin de vous faire une idée du butô, je vous encourage à voir l'articulation de la lumière de Iwana Masaki, ou Dead Sea de Kazuo Ôno.


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