vendredi 3 avril 2020

Clichés Ellee


Une rue vide...


Deux rues vides...

Un passage Pommeraye étrange à mes souvenirs.

Une place, dénuée de ses parasites, a qui on a rendu son silence.

Il se passe quelque chose...
Observateur de la solitude d'un lieu publique. Une étrange sensation, un sentiment. Comme si tu était le dernier. Abandonné. Seul sans vraiment l'avoir voulu. Même si c'est toi qui est sorti, de ton plein gré.
Ça te rappelle tes ballades. Tu t'en souviens ? Tard le soir, jusqu'à la plage. Le ciel couleur goudron et le goudron couleur ciel. Tes pas au bruit sourd, éveillant la Lune. Tu t'en souviens ? De tes pas !
Bon... Une ville quasi fantôme, avec des ombres dansant derrière les fenêtres. Alors maintenant, tu observes, tu chuchotes, tu te tais… De peur que les immeubles, les pavés, les lampadaires, habitants de la ville aux quels tu ne prêtais pas attentions avant, et les seuls que les conditions actuelles n'affectent pas, t'intiment l'ordre de la fermer.
Tes pas, encore tes pas… Qui battent le pavé, et ce silence qui résonne dans ces couloirs vides que sont les rues.
Et tes pensées ? Tu penses à penser ? Mais si, tu sais… c'est choses qui tournent dans ta tête, qui se cognent à ton crâne, parfois, comme si elles voulaient sortir. Ou alors, c'est ta musique qui t'en empêche. Ce sont plus les mélodies qui trottent dans ton cerveau. Ou peut-être les deux…
Et puis, quelque fois tu croises une ou deux personnes, qui te regardent en chien de faïence, à plus de la distance sociale convenue. Et tu oscilles entre penser que tu n'es plus tout seul, pas tout seul, et  se faible sentiment de solitude que tu ressens au fond de toi.

Tiens, revoilà tes pensées !
Tes pensées qui n'ont pas de sens.
Dont tout cela fait partie.
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Ces photos ont été prises le 15/03/2020 (très important de préciser la date, pour de futurs illustrations de livres d'histoire). Bref, tout ça se passe deux jour avant le confinement officiel, et pourtant la population avait déjà commencé à se taper dessus pour du papier toilette. Enfin bon, ne parlons pas des travers et des peurs futiles des français, j'ai choisis ces photos parce qu'elles montrent ma très chère ville sous un angle que je n'ai que rarement vu, c'est-à-dire déserte. Elles montrent aussi le paradoxe que nous subissons, le beau temps contre l'enferment (même si elles sont en noir & blanc, on peut voir que le ciel est clair). Alors que nous devrions être dehors à profiter de ce soleil, les chaines que représentes les ordres du gouvernement nous assignent à résidence.
Et pour le texte, c'est un amas organisé des pensées qui m'ont traversé l'esprit quand je suis sorti prendre ces photos.

2 commentaires:

  1. De très belles photos, on voit bien qu'il se passe quelque chose, et le noir et blanc donne un côté triste ou dramatique.

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  2. Oui, Ellee, les photos sont parlantes de cet état de tension, ces espaces vidés qui semblent ne jamais devoir se remplir.

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