Je vais m’intéresser à la démarche qui a poussé certains artistes à sortir l’art des galeries pour s’exprimer dans la rue et les concepts créés par ces artistes. En effet l’impact de l’art rue et l’exposition « faire le mur » traitant du graffiti en ce moment au LU portent mon attention sur ce mouvement en pleine quête de reconnaissance.
Dans un monde de plus en plus urbain le street art se répand à un rythme fulgurant. Il est vrai que ce phénomène explose et les « tags » deviennent de véritables œuvres d’art. Le street art est porteur d’une image plus positive et jeune. Au tel point qu’elle intéresse même les politiques à l’exemple de Barack Obama qui choisi le street artiste Shepard Fairey dit « OBEY » pour son portrait présidentiel HOPE durant sa campagne en 2008. C’est ce rapport entre galeries et rue, entre vandalisme et œuvres d’art qui oriente ma recherche.
Au cours de celle-ci je me rends compte que le street art se décompose en deux phases : la première c’est le besoin qu’on eu les artistes de « désembourgeoiser » l’art devenu trop élitistes en l’apportant dans la rue, aux yeux de tous même certaines personnes qui n’auraient jamais été dans un musée. Et la deuxième c’est ce phénomène street art qui envahit les galeries new-yorkaises et londoniennes ces dernières années. Le magazine Beaux Arts mag 294 édité en décembre 2008 récite très bien la naissance du street art ; de cette guerre entre les gangs aux Etats-Unis dans les années 70 à ces besoins de jouer avec l’interdit comme le peintre Jean-Michel Basquiat ou Keith Haring dans leur début. En passant par ces influences punk et impressionnistes, l’article nous décrit ce besoin de s’exprimer dans la rue aux yeux de tous et sans lois.
Mais le phénomène ne s’arrête pas là, car depuis quelques années il prend le contre-pied et ressent le besoin d’être considéré comme un véritable art et non seulement comme du vandalisme (en plus le street art ça coûte mais ça ne rapporte pas !).
L’article « l’art était dans la rue » dans le magazine les Inrockuptibles n° 710 nous explique ce besoin de reconnaissance à travers le travail du mystérieux BANKSY à qui l’on a récemment laissé un musée afin qu’il le détourne en temple du street art. Il avait déjà exprimé ce besoin en collant ses toiles tel un vandale dans de nombreux musées auprès des plus grandes toiles du mondes. Depuis peu un grand nombre de galeries s’intéressent au travail dans la rue et achètent des toiles ou des collages, au risque parfois de tomber dans une sorte de paradoxe. Alors doit-on encore parler de street art dans ces cas là ? Le street art annonce-t-il ici sa fin ?
Jules Gorget
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire