Quiconque douterait que le Street art soit l'un des mouvements artistiques les plus importants, sinon le plus important de notre époque n'a qu'à se promener à Londres, New York ou Sao Paolo et contempler les œuvres qui tapissent leur murs. Photocopies de griffonnages ou encore pochoirs élaborés, ces œuvres mettent en évidence une diversité de talents libre de toutes censure.
Nous allons nous concentrer sur un de ces artistes en particulier. Il s'agit de Evol, un Berlinois qui intervient sur des bornes électriques et du mobilier urbain en y ajoutant de minuscules fenêtres et balcons collés ou peints au pochoir. C'est une astuce visuelle ingénieuse, originale et très surprenante par son efficacité. Il transforme des surfaces fonctionnelles en autant de petits immeubles dans lesquels l'architecture morose de la ville vient se refléter. Evol s'intéresse surtout aux hauts immeubles qui dominent la ville de Berlin, construit par l'État au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour faire face à la pénurie de logements et offrir un toit abordable aux travailleurs. Il en imite à merveille les lignes graphiques répétitives. Mais il est aussi sensible au fait que les bâtiments « incarnent à la perfection l'erreur humaine ». « Ces cités, en promettant un niveau de vie élevé accessible à tous, représentaient le rêve socialiste enfin accompli. D'une part les fonds ont marqué et d'autre part le rêve s'est transformé en cauchemar (dys)fonctionnel ». Il a réalisé plusieurs œuvres à grande échelle comme le long couloir pour l'hôtel Berlinois Flamingo Beach Lotel. Evol y avait représenté une scène de rue miniature que les clients pouvaient donc arpenter à pas de géant.
Références:
- Beaux Arts magazine - Le Street Art fait le mur
- Beaux Arts magazine - Banksy : art terrorist
- Les Inrockuptibles - L'art était dans la rue
- Pour voir ces productions: http://www.designboom.com/weblog/cat/10/view/9741/evol.html