D'après le Petit Robert 2007, l'art de rue est un spectacle, une performance, qui a lieu dans l'espace urbain, en plein air. Mais le Street Art ce n'est pas que ça : c'est une expression artistique accessible à tous.
Avant d'entrer plus profondément dans le sujet, une mise à jour s'impose. Bien qu'il soit apparu explicitement à la fin du XXème siècle, certaines techniques étaient utilisées dès le XIVème siècle : le peintre italien Giotto utilisait les pochoirs dans certaines de ses fresques. Plus tard cette technique sera reprise par Kandisky, Klee, Matisse, Wahrol... Le Street Art moderne apparaît à la fin du XXème siècle, les fondateurs présumés seraient les surnommés Cornbread et Taki 183. En France, le premier street artiste reconnu se surnomme Bleck le Rat : dans les années 80, il intègre le pochoirs dans les mouvements européens. Bien que principalement illégal, aujourd'hui le Street Art se démocratise de plus en plus et fait son entrée dans les musées ; Jef Aérosol (considéré comme un des chefs de file du mouvement français) participe depuis plusieurs années maintenant à des expositions où sont exposées ses œuvres (récemment, il y en a eut une à Brest). Mais cette tendance est très peu suivie par les « grands noms » du Street Art, car l'anonymat reste une des bases de cet art particulier. Les techniques les plus répandues sont le graffiti, le pochoir, le collage, les autocollants, le scratchiti (c'est-à-dire « on taille dans »)...
En Allemagne, le Street Art a longtemps été associé à la scène hip-hop, mais c'est désormais un art qui cherche à toucher le plus de personnes quels que soient leur condition sociale, leur sexe, leur style... Le nouveau slogan berlinois « Reclaim The Streets » (« reconquérir la rue ») illustre cette popularisation du Street Art.
A Berlin, le pochoir, l'autocollant, le collage et le Paste-Up sont les techniques les plus utilisées. Je vais vous présenter certains des artistes utilisant ces procédés : le surnommé XOOOOX utilise, et n'utilise pratiquement que de cela, le pochoir. Il créée des personnages, issus d'une culture punk-rock, très réalistes. Alias et El Bocho sont deux artistes qui utilisent principalement les collages et les autocollants ; et il faut savoir que leurs œuvres sont extrêmement reconnues en Europe. Alias est un jeune street artiste : il a fait son « apparition » il y a peu de temps, mais ses collages sont déjà partout ! El Bocho, lui, est relativement aguerri, étant donné qu'après avoir envahi l'Espagne, il multiplie les œuvres à Berlin. Le Paste-Up est une technique consistant à appliquer directement de la peinture, c'est un tableau urbain où les couleurs et les détails sont très importants ; dans ce domaine, les participants sont peu nombreux. Il existe également le Mural : c'est une œuvre gigantesque, elle prend un mur entier ! Pour accomplir cette performance, les protagonistes usent de plusieurs techniques à la fois (peinture, collage...). A Berlin, ces toiles colossales sont plutôt nombreuses comparées aux autres capitales.
Cette abondance d’œuvres street art et de créateurs est due au fait que la capitale allemande est une ville extrêmement dynamique d'un point de vue artistique ! Avec Londres, ce sont les deux premières villes européennes où la création spontanée et originale est la plus présente ! Berlin devient peu à peu une référence artistique, même au niveau du Street Art. Mais la démocratisation du Street Art ne serait-elle pas en train de « briser » l'essence même du mouvement ?
Clélia Valin-Guénégo
Référence : Street Art in Berlin de Kai Jacob
XOOX ; Alias ; El Bocho ; un paste-up ; un mural.
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