Né dans une ferme à Villefranche-sur-Saône, fils d’ouvriers agricoles, Raymond Depardon porte dès son enfance un grand intérêt pour la photographie, et ses parents savent déjà qu’il ne prendra pas la suite. Dans son film, « les années déclic », tourné en direct, il utilise des moyens simples, efficaces et originaux pour nous narrer sa vie des années 1950 à 1977. Dans mon développement, je commencerai par évoquer les souvenirs, les images auxquels renvoyaient les photos du film dans ma tête, puis je parlerai des sentiments et des émotions que le film m’a procuré.
Dès que le film a commencé, avec le défilement des photos, j’ai eu l’impression que l’on glissait des diapositives dans un rétroprojecteur, et cela me remémorait mes souvenirs d’enfance. L’authenticité, oserais-je dire, que nous raconte cette oeuvre, m’a paru entière. J’avais le sentiment d’assister à la confession d’un enfant ayant commis une bêtise dont nous étions le père (de l’église). Je dis « enfant », car les quelques fautes d’élocution commises par Depardon au cours du film me rappellent mes récitations de poèmes de La Fontaine ou de Rimbaud à l’école primaire. Il possède cet air d’innocence naturelle qui nous plonge encore plus dans ce qu’il dit. Sa façon de parler le trahit et on croit deviner qu’il a appris son texte par cœur.
Seulement, cette autobiographie ne m’offre pas qu’un unique jeu de mémoire. Elle fait ressortir des émotions, des sentiments extrêmement forts, dus à ses paroles et à sa manière d’agencer ses courts métrages et ses photos durant le film. Je trouve qu’il en émane une ambiance particulièrement dramatique, ponctuée de touches optimistes. La monotonie présente au début du film disparaît peu à peu, mais elle est toujours là, forte et soulignée par la voix douce de l’auteur. J’ai également éprouvé des sentiments d’angoisse, notamment dans le désert, où le vent et le tambour rythment la séquence. Mais ce que j’entends par « optimisme », c’est la façon de Depardon de passer du « coq à l’âne », de placer des anecdotes par-ci par-là, comme les moments de vie intime du président Giscard d’Estaing ou les photos « paparazzi » de Brigitte Bardot à la montagne. Cela nous donne envie de retourner à cette époque...
Pour conclure, ce que j’ai voulu exprimer sur ce film, c’est qu’avec des moyens minimaux on peut réussir mieux encore à donner des émotions aux spectateurs qu’avec un film à gros budget. Il réussit à nous transporter ailleurs l’espace d’une heure.
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